1. |
Terroriste écologique
02:44
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Quitte à ne pas faire couler de sang, on va faire couler d'l'encre
Les pesticides en gorge, le drapeau change de tons
Et plus je vieillis et plus je veux mettre le feu;
Aux champs dorés aux goûts de mort
Aux nuits blanches aux néons noirs
Aux pipelines grandioses
Aux visions qui m'implorent et j'implose
Plus personne ne se terre, on fleurit dans la honte
Les acteurs hurlent et frappent, mais la liberté a son prix
Quand la forêt violée n'est plus vierge, ni féconde
Je me dis que si une vision d'ensemble n'existe pas pour l'homme
Si la bête sent la faim qui la guette et gratte la terre sèche
Et si l'homme pauvre arpente le désert en croyant comprendre
Que la richesse n'existe plus
Alors que l'inondation profite à d'autres
Je brûlerai tout
L’orgueil, la honte
De nos gratte-ciel en feu
On contemplera les dieux morts qui pleuvent sur ce monde
Terroriste de nature
Avant que le goût de mort embrase ma vie, embrasse ma colère
Jusqu'à la dernière goutte.
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2. |
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Les racistes sortent du placard
Et puis placardent les walls
Sous l'œil d'internautes avides
De distribuer des pierres
Sous pulsions de mort
La haine est bon enfant et sans gêne
Conforter dans les idées qu'ironiquement le news « feed » nourrit
Quand Facebook ghettoïse les idées et façonne l'esprit
Le média de sa masse fesse fort
On acquiesce à coups de likes de chats pis de chattes
Légitimer le meurtre par la raison
Légitimer le meurtre par la culture
Légitimer le meurtre par la peur
Légitimer le meurtre
De si loin de son bureau ou de son confort en banlieue
Parce que le crime pour lequel on juge l'autre c'est d'abord d'être pauvre
En quête de sang et de traditions.
Le pourquoi des meurtriers nous fascine tant
Et écoule les tirages,
On est des fantômes qui murmurent notre racisme en blague
Légitimer le meurtre par la raison
Légitimer le meurtre par la culture
Légitimer le meurtre par la peur
La peur de voir qu'on est peut-être tous des malades.
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3. |
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Appâté par le goût du risque
Paraît que t'as une job altruiste
Te ronges-tu encore la peau des ongles?
Aimes-tu les regards qui te fuient?
Dévalorisante profession
Assombrie par le pouvoir et l'action
Frappe, frappe, frappe du bout des doigts
La matraque qui ne sert d'ailleurs qu'une seule voix
Est-ce l'esclave qui donne le fouet?
Le système s'abreuve de muscles qui sont unis dans le « bon sens » :
La main armée de l'État
L'autre main est invisible
Dépitée d'un printemps fade
La rue s'emplie de promesses brisées
Prise en souricière par un système de justice à deux vitesses
L'avocat à la couronne règne.
Et ce n'est pas une plus grande télé qui agrandit les perspectives.
Frappe, frappe, frappe du bout des doigts
La matraque qui ne sert d'ailleurs qu'une seule voix
Est-ce l'esclave qui donne le fouet?
Le système s'abreuve de muscles qui sont unis dans le « bon sens » :
La main armée de l'État
L'autre main est invisible
Dans la rue, face à vous.
La peur me fait oublier que j't'un un homme
Dans la rue, face à vous.
Je suis un amas de chair qui n'a jamais vécu de famine.
Dans la rue, avec vous.
Parce qu'on a rien volé (nous) non plus.
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4. |
Brûler le flou
03:31
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On oublie si vite que tous ces concepts ont été fabriqués par l'Homme
On blâme la main au lieu de questionner la tête
On prie, médite, ferme l'œil; on regarde dans l'objectif que l'on fixe
On vit dans cet axiome où tout semble cohérent sur papier,
On vit entre noirs et blancs
D'autres pensent et lisent pour moi; check.
On dirait que l'Homme a froid.
On connaît si bien l'Homme,
Sa nature et son fer.
L'intelligence crève sur le pavé
Lancé pour la « démocratie »
Combien de jeunes morts? Combien d'histoires?
Combien d'actuaires, de droite ou de gauche vont encaisser
Avant d'accepter que nos milliers de modèles ne servent que d'autres.
Si seulement on inventait au lieu de croire, si on arrêtait de stagner
On connaît si bien l'Homme,
Mais on sait si peu de soi.
Illumine un peu l'atmosphère,
J't'en prie, fais-moi rêver.
Même le jour parfois je ne vois plus clair,
J't'en prie, fais-moi rêver.
Oui, on connaît si bien l'Homme
Mais on sait si peu de soi
Brûler le flou.
Prisonnier de nos prêts-à-penser,
La surface de l'étang crépite.
Le changement est une marche qui ballotte dans le vide.
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5. |
Prière #1
03:31
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J't'en prie parle-moi.
Y'as-tu quelque chose que j'catcherai jamais?
Allez inspire-moi.
Est-ce la grande finalité?
Attendre tranquillement de se résigner à errer
Entre quatre murs tièdes.
J't'en prie frappe-moi.
Fais-moi mal si c'est ce qu'il faut
Pour que j'cesse de mendier pour d'autres fesses, d'autres mirages.
Même si j'sais que la cour de chacun est un désert
J'désire leur désert.
J't'en prie change-moi
Il vit en moi une autre planète
J'comprends mal les gens,
La misère rend si triste.
Et je suis plus perdu que tous ces gens que je critique
Le changement demande du temps et ça j'le sais,
Mais j't'à fleur de lèvre.
Aveuglé par la grandeur qui m'entoure.
Aveuglé par la mort.
Aveuglé par la beauté de ce qui est vrai.
Même aveuglé j'vois du noir.
J't'en prie, aime-moi.
J'vois pu le miracle dans mon assiette
Et si j'doute de toi
C'est que j't'aime autant que la liberté
Et même si j'sais que j'serai jamais le meilleur dans rien
Sauf à t'aimer et encore là j'crois que je doute de moi,
J'me mens tout le temps
Aveuglé par la grandeur qui m'entoure.
Aveuglé par la mort.
Aveuglé par la beauté de ce qui est vrai.
Même aveuglé j'doute encore.
J't'en prie change-moi.
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6. |
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J’t’en prie fait moi sentir bien
Vends-moi des pilules contre les gens
Le métro, aujourd’hui, me semble totalement mort
Le regard de certains, l’approbation et son souffle tiède
Auront décidé de ma vie plus que moi-même
J’ai l’empathie qui saigne
Le génie est mort, tu te sens comment ?
Fuis-tu leurs regards pénétrants ?
Sommes-nous encore des ados
Qui sans cesse, par lâcheté, s'égratignent le dos?
Personne ne veut couler seul
Non, personne ne veut marcher seul
Mieux vaut être mal accompagné
Que cerné par la bête de l’anxiété
J’t’en prie fait moi sentir bien
Vends moi des pilules contre les gens
Le métro, aujourd’hui, me semble totalement mort
Le regard de certains, l’approbation et son souffle tiède
Auront décidé de ma vie plus que moi-même
J’ai l’empathie qui saigne
Et pourtant, même l'autre bord de l'écran, j’ai le sens qui prend vie
Ma prunelle s’évertue à prendre contact
Avec le peu de bien dans la mémoire des hommes
Les mots guérissent plus que la science
Je hèle de courir dans ma tête
Certains se tuent à force de se voir par l’autre
Parce qu’on souhaite tous être un feu dans une nuit de contacts humains
J'ten prie fais moi sentir bien
J'suis pu heureux de sentir rien
Le diplôme en papier froissé au fond de ma main
Au bord de mes larmes, j’ai le vertige social qui me détient
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7. |
Brûler ses vaisseaux
02:42
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Je m'endors; ruminant, aux victimes du « sort »
Aux millions d'excitants dont mon cœur débat
D'un raz de marée flasque, une crevasse fait place
À la pensée que le coût d'un souper de riches c'est le salaire d'une vie
Mais le pire c'est le regard perméable...
Aux plafonds des lacs et au souffle des vagues
Qui bercent nos villes et assèchent les villages
Aux sourires si maigres voilant le malade
A toutes ces miettes de pains perdues dans le sable
Aux maisons bâties sous nos montagnes de déchets
J'm'endors, un silence comme béquille
Le sentiment d'être inutile
Un mensonge entre les dents
J'm'endors, le goût d'un bonheur faux en bouche
La désillusion au cœur
Je lape les paroles du rhéteur
Je me réveille. J't'en sueur. J'ai dû encore rêver
De millions de squelettes vivant aux frontières
D'inondations et de contrôles des masses
Où les gens devenaient fous, où les familles s'déchiraient
Où les produits de base commençaient à manquer
Sauf dans les quartier fermés ou l'on pointait l'étranger
Même les bêtes tremblaient, l'air était chargé
D'un silence que seule la mort sait formuler
J'm'éveille, ça sent vaguement le brûlé
J'ai un goût âpre en bouche
Une politique me dégoûte
J'm'éveille, les gens me dévisagent comme un fou
J'cris, mais y m'disent que y'a pas le feu
Même si ça sent la fumée...
J'me rendors.
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8. |
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Le son est liché et plein de bave
On est des petites connes qui regardent, en riant, les bands avec leurs amplis de marde
Tout le monde se croise les bras, Montréal est blasée de sa chance
D'avoir fleureté avec tous ces bands qui lui ont donné leur âme
On se chicane sur un rien quand on se sait tous coupable
T'écoutais-tu le show hier, ou faisais-tu juste PR?
« Ya personne à la merch. »
« On s'en christ-tu, on vend rien. »
Mais si c'est le bordel dans nos vies
Et que l'hiver a pas de fond
Si on se sent plus jeune que nos corps
On se retrouve tous dans une cave
Le son se souviendra de nous
Le plaisir a pas de goût
Comme si je craignais que ça s'arrête
Je referais les mêmes erreurs des milliers de fois
Y'aura toujours bien plus d'honneur dans la salle que dans le Backstage
Un sentiment d'accomplissement dans la salle, pas dans le Backstage
Y'aura toujours bien plus d'honneur dans la salle que dans le Backstage
Je me sentirai toujours accompli...
Si c'est le bordel dans ma vie
Et que l'hiver a pas de fond
Si je me sens plus jeune que mon corps
On se retrouvera dans une cave
Le son se souviendra de nous
Le plaisir a pas de goût
Comme si je craignais que ça s'arrête
Je refais les mêmes erreurs des milliers de fois
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9. |
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Qu'est-ce qui nous pousse à croire qu'ailleurs y'a mieux?
Qu'on va trouver du sens quelque part le long de la route?
Qu'on ne saignera pas plus de constater que le soleil se couche aussi misérable partout?
Un jour, tu gratteras le fond de ton puits vide de ton seau troué
Parce qu'ya pas une goutte de mal être qu'on aura pas cuvée
On aurait pu faire fleurir le monde, mais t'as pogné la chienne
À la recherche de danger et de beauté que tes yeux ne savent plus voir
Tu verras tant de temples en ruine,
Tu te perdras dans le regard de l'envie
Quand l'impuissance te dérobera de toutes ses forces
Pleureras-tu l'univers perdu?
Car je sais que t'es partie dans un autre pays d'où je reviens tout juste.
On apprend de ses erreurs, je sais.
Mais y'a des endroits qu'il vaudrait mieux ne jamais visiter.
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10. |
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L'Autre se lève partout sous une réalité voilée
Faut être aveugle pour ne pas l'avoir constaté
On la peint de rose
Use de son corps comme Objet d'affirmation
Les livres se ferment, les comptes sont nuls
Au bonheur de tous les Cons.
Mais quelle absurdité que de parler d'égalité
Alors que le système en entier ne fait que stigmatiser
J'ai beau me convaincre de certains aspects du biologisme le plus creux
J'en conclus tout de même qu'il faut être con pour croire
Que c'est dans la nature des femmes d'aimer le linge et les hommes les chars
J'entrouvre ma télé pour m'écrier: « il faut être fou pour ne pas voir que ce monde est géré par des hommes! »
Tous pensent: Mais qui suis-je pour juger?
Pour remettre en question.
Un système en entier?
Mais qui suis-je pour comprendre
Les annonces qui nous vendent
Un système en entier?
Mais quel cynisme, quelle conspiration
Amènent l'Autre à s'accomplir dans
Un système en entier?
Des minis miss, à la pilosité calculée au poil près
Nos rôles respectifs assumés
Le capital devra une nuit ou l'autre tomber
Si je ne me noyais pas tous les jours
Dans mes propres calls machistes
Dans ma pauvreté physique
Mon adéquation morale
Mes rapports sexuels extrêmes
Si j'étais moins isolé
Moins obnubilé par ma propre personne
Peut-être qu'enfin j'respecterais l'Autre aussi
Je suis né en Occident
Terre promise des Lumières.
Ici, le plus grand fantasme n'est surtout pas celui d'une jeune écolière
Ici, les seuls corps mutilés
Sont ceux des chirurgies
Et des boules refaites
Ici, on ne bat presque pas nos femmes
Ici, nos problèmes restent chez soi
Et c'est très bien comme ça.
Ici, on ne marie pas notre violeur,
On l'aime.
D'un bord ou de l'autre de la planète, on viole l'Autre sans s'en rendre compte.
On se fout des études, des vérités, on veut se convaincre qu'on est bon.
On vit dans une culture du viol qu'on le veuille ou non.
On viole et bafoue la culture de l'Autre avec fascination
Une culture de silence de mononcle et de honte
Et si t'ouvres ta gueule, tu cours le risque d'être rejeté
Ici, on côtoie ces estis de fuckés qui envahissent les radios
Et brandissent leur haine en étant acclamés
Des gens qui tentent de nous faire croire qu'on a besoin de religion pour traiter sa femme comme une sous merde.
Les plus grands malades de l'histoire n'étaient pas arabes, ils étaient blancs.
C'est si facile d'oublier quand tout tourne si vite.
Que hier l'Autre était une tradition, une colonie, un génocide, une guerre de pouvoir, mais surtout une autre de nos justifications.
C'est nous qui avons tout volé.
C'est nous qui haïssons la vie.
C'est nous qui avons ces cœurs saouls de jalousie.
C'est nous qui sommes prétentieux.
C'est nous qui ignorons tout de l'Autre.
On a cherché des dieux parce qu'on ne pouvait pas accepter d'être si petit.
Parce qu'on se craint et la peur est le seul sentiment qu'on a pas appris à refouler.
Parce qu'on se lève chaque matin encore plus fatigué.
Et plus impuissant face à l'Histoire, à notre sang parce que...
C'est nous qui devenons obèses.
C'est nous qui alimentons ce système.
En se sachant tout aussi coupables qu'innocents.
C'est nous qui mourrons dans notre saleté.
Dépenserons frénétiquement tout ce qu'on a volé.
En tentant de trouver du sens
Aussi victimes qu'agresseurs.
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11. |
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Le séisme croît
Le fossé est mouvant
Le prix est Coiteux et endettant
Le fardeau lourd
La masse fiscale écrasante
L'équilibre budgétaire imposera son silence
Pour encore...
Investir dans des jobs
Pas dans les gens
Le capital apaisé, jauni; s'apprend
Et la Grèce tousse encore au loin
Les chums de Dieu font la queue aux paradis
Et l'enfer pour tes enfants au public
La facture dans une main,
Le bonheur en sus
Les deux mains sur la bourse
En bon père de famille
Faut qu'on se sert la ceinture, l'équilibre est fragile
Fuck les enfants
Fuck le collège
On a cassé leur cochon pour que Papa garde la Mercedes
Le public saigne
Le privé se touche
Le petit Jimmy en chaise roulante aura juste à mettre une couche
On serre les fesses
On capitule
Le caviar pour l'élite
L'austérité pour les nuls
L'austérité pour les nuls.
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12. |
Défi douche froide
04:27
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Les rues de Montréal semblent toutes vides
Et l'austérité a gagné ma plume
Les mots ne touchent plus vraiment personne
Faut dire qu'on en a écrit de la marde
Les gens parlent de leur passé d'anarchiste
Et de révoltes que l'âge a balayées
Mais moi j'ai jamais été autant en criss
Mon esprit lucide semble m'affamer
Le malaise colle au fond des verres vides
Dans la poussière de victoire humide
Le cliché de saoulons candide nous rend heureux
Pendant que les bars ferment et que les bands splits
Emportant, avec eux, une partie de moi
La ville transpire encore les symptômes
Que notre monde malade dissimule dans le temps
J'appartiens à Monsanto et Shell
J'ai cru malgré moi que la vie était Bell
J'ai filmé 1000x mes douches froides
Et j'ai gravé mon cœur dans l'Érable
Mais le malaise colle au fond des verres vides
Dans la poussière de victoire humide
Le cliché de saoulons candide me rend heureux
Et vu que c'est l'espoir qui fait vivre
Vu que toutes façons j'suis déjà saoul
Je racle le fond de mes poches vides
À la recherche de mon pouls
La rue semble déserte et morte
Mais les frissons jouent encore pour moi
Une plainte sortie d'une autre époque
Sans reverb dans la voix
J'entends crier du fond du pub: « On le fera tomber leur système, crois-moi. »
Et l'espoir colle au fond de mes verres vides
Dans la poussière de victoire humide
Dans l'amour et l'intégrité
Je pense en fait que me sentir encore en vie me rend heureux
L'espoir colle au fond des verres vides
Le printemps fera fleurir les pavés
si le soleil semble vouloir nous brûler
Nous deviendrons poussière
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